Éducation musicale

5èmes : création de récitations dans le style d'Aperghis

Publié le jeudi 8 décembre 2016 15:07 - Mis à jour le lundi 16 janvier 2017 11:52

Création de récitations dans le style des récitations d'Aperghis, à partir d'un des poèmes suivant:

Jacques Prévert "Les oiseaux du soucis"

Pluie de plumes plumes de pluie 
Celle qui vous aimait n'est plus

Que me voulez-vous oiseaux

Plumes de pluie pluie de plumes

Depuis que tu n'es plus je ne sais plus

Je ne sais plus où j'en suis

Pluie de plumes plumes de pluie

Je ne sais plus que faire

Suaire de pluie pluie de suie

Est-ce possible que jamais plus

Plumes de suie... 
Allez ouste dehors hirondelles

Quittez vos nids... 
Hein? 
Quoi? 
Ce n'est pas la saison

des voyages?... 
Je m'en moque sortez de cette chambre hirondelles du

matin 
Hirondelles du soir partez... 
Où? 
Hein? 
Alors restez

c'est moi qui m'en irai...

Plumes de suie suie de plumes je m'en irai nulle part

et puis un peu partout

Restez ici oiseaux du désespoir

Restez ici... 
Faites comme chez vous.

Leconte de Lisle "Les roses d'Ispahan"

Les roses d'Ispahan dans leur gaîne de mousse, 
Les jasmins de Mossoul, les fleurs de l'oranger 
Ont un parfum moins frais, ont une odeur moins douce, 
O blanche Leïlah ! que ton souffle léger.

Ta lèvre est de corail, et ton rire léger 
Sonne mieux que l'eau vive et d'une voix plus douce, 
Mieux que le vent joyeux qui berce l'oranger, 
Mieux quel'oiseau qui chante au bord du nid de mousse.

Mais la subtile odeur des roses dans leur mousse,
La brise qui se joue autour de l'oranger
Et l'eau vive qui flue avec sa plainte douce
Ont un charme plus sûr que ton amour léger !

O Leïlah ! depuis que de leur vol léger 
Tous les baisers ont fui de ta lèvre si douce, 
Il n'est plus de parfum dans le pâle oranger, 
Ni de céleste arome aux roses dans leur mousse.

L'oiseau, sur le duvet humide et sur la mousse, 
Ne chante plus parmi la rose et l'oranger ; 
L'eau vive des jardins n'a plus de chanson douce, 
L'aube ne dore plus le ciel pur et léger.

Oh ! que ton jeune amour, ce papillon léger,
Revienne vers mon coeur d'une aile prompte et douce,
Et qu'il parfume encor les fleurs de l'oranger,
Les roses d'Ispahan dans leur gaîne de mousse !

 

Guillaume Apollinaire "Automne malade"

Automne malade et adoré
Tu mourras quand l’ouragan soufflera dans les roseraies
Quand il aura neigé
Dans les vergers

Pauvre automne
Meurs en blancheur et en richesse
De neige et de fruits mûrs
Au fond du ciel
Des éperviers planent
Sur les nixes nicettes aux cheveux verts et naines
Qui n’ont jamais aimé

Aux lisières lointaines
Les cerfs ont bramé

Et que j’aime ô saison que j’aime tes rumeurs
Les fruits tombant sans qu’on les cueille
Le vent et la forêt qui pleurent
Toutes leurs larmes en automne feuille à feuille
Les feuilles
Qu’on foule
Un train
Qui roule
La vie
S’écoule

 

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